Couverture du livre : Un monde devenu Food ?
Un jour, je reçois avec plaisir un appel de Jean-Jacques Boutaud,
concernant la couverture de son prochain livre : Un recueil de “billets goût”, sélection des chroniques gastronomiques qu’il écrit pour le Bien Public et qui sont publiées le dimanche.
Le titre : Un monde devenu food ?
Les sujets : totalement variés sur les comportements alimentaires
J’ai proposé plusieurs styles de photos de couverture et le choix s’est porté sur une image d’aliment plus générique qu’une réalisation, qu’un résultat.
Un aliment en cours de préparation, qui passe du brut au paré : lavé, épluché, coupé. La cuisine, c’est un peu ça, l’histoire de l’accommodation de plus en plus sophistiquée (ou tordue !) du brut.
La carotte qui a été retenue est un légume racine, il a fallu pas mal de temps et de culture(s) aux différents sens du terme pour arriver au légume orange et sucré que nous connaissons.*
*Au départ, c’est une racine blanc jaune, plutôt fibreuse et amère, assez proche du panais sauvage. Elle est identifiée sous sa forme primitive par des pollens fossiles du mésolithique. On trouve vers -5000 en Asie centrale, (Afghanistan) des Daucus carota, aux racines pourpres ou violettes. Elle est utilisée pendant l’antiquité par les Grecs et les Romains comme plante médicinale, puis consommée frite ou bouillie avec de l’huile d’olive. Apicius donne quelques recettes dans son œuvre » De Re Coquinaria « .
La carotte orange n’existe pas !
Ce sont les hollandais grands botanistes et horticulteurs qui, au XVIIe siècle, par croisements de carottes rouges et jaunes et surtout en favorisant la présence de bêtacarotène, créeront la carotte orange que nous connaissons !
C’était déjà complètement food !
Quant aux accommodations, la carotte a plutôt été consommée déjà bien cuite à l’eau, en potée, écrasée en purées et en soupes,frite à l’huile puis avec son évolution vers une chair plus tendre et plus sucrée, elle a pu être dégustée crue, rappée, en salade, puis en jus et en gâteau et maintenant présentée confite, en gelée ou en espuma par les grands restaurateurs.
Voilà pourquoi j’ai proposé entre-autres, cette photo : la carotte, qui sous ses aspects bruts, communs est si sophistiquée qu’elle ne peut se reproduire avec ses propres graines.
Un monde devenu food : aux Editions de l’Armençon
Jean-Jacques Boutaud nous invite à la lecture de 45 chroniques de 2 pages, des bouchées souvent douces et amères, que l’on dévore de la première à la dernière, en ayant l’impression d’un buffet, où l’on goûterait un peu à tout de nos comportements alimentaires : en fonction de l’actualité, des saisons, des traditions, des nouveautés …
On en veut encore !
Et c’est le style du « chef » qui nous accroche ainsi, la note d’humour sur le sérieux, les mots aux saveurs doubles, le sucré salé des sujets et toujours ces questions de fin qui bien sûr nous laissent… sur notre faim pour la suite !
Jean-Jacques Boutaud est professeur à l’université de Bourgogne en sciences de l’information et de la communication. Il dirige une équipe de recherche sur le sensoriel et le sensible et publie régulièrement sur le thème du goût et les signes mis en valeur dans la communication alimentaire.
Paru aux Éditions de L’Armançon.
www.editions-armancon.fr/
et en vente sur www.fnac.com
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